Jour 3 - Vendredi 6 juillet - Distance parcourue : 182,6 Km
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Il fait relativement beau ce matin lorsque nous nous réveillons, mais il a plu pendant la nuit et nous avons laissé une moustiquaire ouverte par inadvertance! Du coup, quelques affaires sont trempées, mais heureusement sans gravité. Nous quittons ce petit coin paradisiaque vers 10h30 (un coup de chance énorme de l'avoir trouvé!), le temps de prendre le petit déjeuner au bord du ruisseau et de ranger le campement.

Les premières grandes chutes d'eau apparaissent vers Rysstad, peu après Bygland, de même que les premières neiges éternelles du voyage. Nous remontons la vallée de Setesdal, en longeant la rivière Otra, pour atteindre Valle, petit village mignon. On y trouve un supermarché et des boutiques de souvenirs, où nous nous précipitons pour acheter un petit autocollant "Norge" portant le drapeau norvégien sous forme de blason, et surtout une petite famille de silhouette d'élans, trace indispensable de tout voyage en Scandinavie. Il s'agit vraiment d'une vallée magnifique, au sein de laquelle la route chemine entre lacs, forêt, parois rocheuses escarpées et leurs chutes d'eau vertigineuses. Il ne faut pas hésiter à s'arrêter pour emprunter des petits chemins et descendre au plus près de la rivière.

Sur la route, une petite aire au bord de la rivière nous invite à faire une pause pour manger à midi. Un prolongement fait de pierres permet de s'avancer au milieu des flots. Même les toilettes et les poubelles méritent d'être pris en photo, car ils respectent le style norvégien: bois et toiture végétalisée!

Petit à petit, la route 9 continue à monter, et nous nous rapprochons des montagnes enneigées, tandis que la forêt se fait un peu moins dense. On peut observer tout le long des petites cabanes en bois, certaines probablement abandonnées depuis longtemps, cachées au milieu des arbres ou au bord de la rivière.

Pour l'instant, les maisons ont toutes le même style, mais la Norvège est un grand pays, et nous verrons bien au cours du voyage si cela change avec les régions, comme c'est le cas en France.
A Hovden, nous devinons des remontées mécaniques et des pistes sur le flanc de la montagne, et il reste encore un peu de neige au sommet! Depuis la route, on n'aperçoit que les toits recouverts d'herbe des maisons, qui se confondent ainsi dans la végétation et les collines au fond, si bien qu'elles semblent à moitié enfouies. On pourrait croire que c'est là qu'habitent les Hobbits de Tolkien! Le temps est couvert, et il pleut à nouveau. Malgré tout, des enfants continuent à jouer au volley sans se soucier des gouttes : il semble que les gens sont ici plus habitués à la pluie que nous!

Certaines maisons sont tellement perdues, au beau milieu d'un lac sur une île ou à l'écart de la route, qu'on se demande comment leurs propriétaires peuvent y aller!

Montagnes, lacs, petites îles et maisons en bois

Une cabane sur une île, le rêve

Cabane norvégienne

Quelques maisons dans leur écrin de verdûre

Etang

Nous nous arrêtons vers 16h15, à la limite du Hardangervidda, plateau le plus haut d'Europe, à mi-chemin entre Haukeligrend et Røldal. La région parait assez inhospitalière : il n'y a pas d'arbres, et la neige nous entoure, en plein mois de juillet. Nous sommes exactement à 986m d'altitude d'après Google Earth, et la température est de 16°C.
Un peu avant le hameau d'Haukeliseter, nous tournons à gauche, et suivons une petite route de terre, qui conduit à un endroit nommé Godtholstjønn, au bord du lac Kjelavatn (Kjelavatnet). En allant tout au bout, on arrive à une maison de berger, mais on ne peut pas aller plus loin car il s'agit d'un terrain privé et la route est de ce fait barrée. De l'endroit où nous plantons la tente, la route principale n'est aps visible, ni le début du chemin, où plusieurs camping car se sont arrêtés. A l'ouest, les montagnes enneigées de Kista, culminant aux alentours de 1500m; au nord en contrebas le lac Ståvatn (Ståvatnet) , avec une île et une maison solitaire; au sud une petite colline, au pied de laquelle nous sommes installés, et au sommet de laquelle nous profitons d'un joli panorama.
Pour la 1ère des photos qui suivent, j'ai réussi à retrouver le même angle de vue sur Google Earth, et le niveau de détail est tout simplement incroyable, puisque l'on retrouve même le dessin exact des plaques de neige sur les montagnes!

Le temps est gris lorsque nous nous installons, mais le ciel se dégage dans la soirée, après une petite averse. La
végétation est faite de lichens, de mousse et de broussailles. Il y a très peu de passage (uniquement un pêcheur à pieds vers 22h), et aucun autre bruit que celui des oiseaux (dont beaucoup de mouettes). Le paysage, morne au premier abord, se révèle en fait très vert par temps ensoleillé, et la petite île se reflète admirablement sur les eaux du lac. Le manque de végétation au sein de cet environnement minéral contribue à créer une agréable impression de "bout du monde" loin de tout.

A 23h, il fait encore bien jour, et je profite du beau temps pour aller m'installer tout en haut de la colline et admirer cette vue splendide. Alors que le soleil décline, le ciel se teinte de couleurs magnifiques. Nous ne sommes qu'au début du voyage, mais je ressens déjà un éloignement et une solitude magiques devant ce spectacle grandiose de la nature. Il fait alors moins de 10°C et le vent souffle bien fort, mais je m'attarde un bon moment, en short et en t-shirt, avant de rentrer retrouver la chaleur de la tente. Un joli coin donc, loin de tout, idéal pour le camping sauvage...l'un des instants les plus beaux et les plus calmes du voyage!

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