Jour
11 -
Samedi
14 juillet
- Distance
parcourue
: 199,8Km
49 photos
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le
plan
(Google
Maps)
Nous
quittons
Mosjøen
la
ville
moche
par
un
temps
tout
aussi
moche.
Les
nuages
couvrent
tout,
mais
au
moins
il
ne
pleut
pas.
Aujourd'hui,
c'est
donc
le
14
juillet,
jour
de
la
fête
nationale
française!
Pour
le
coup,
nous
allons
essayer
de
klaxonner
à
chaque
fois
que
nous
croiserons
l'un
de
nos
compatriotes,
c'est
à
dire
assez
peu
souvent!
A
vrai
dire,
c'est
ce
que
nous
essayons
de
faire
dès
le
début
du
voyage,
mais
sans
grand
succès:
le
temps
de
voir
la
voiture
venir,
de
sentir
l'intuition
qui
nous
dit
"ça,
c'est
une
voiture
qui
doit
être
française",
puis
de
lire
la
plaque
du
véhicule
qui
arrive
en
sens
inverse
pour
confirmer,
il
est
déjà
trop
tard
pour
klaxonner
:)
Les
plaques
de
certaines
nationalités
se
repèrent
de
loin,
avant
même
de
pouvoir
lire
le
numéro:
c'est
le
cas
des
italiens
par
exemple,
qui
ont
une
plaque
étroite,
ou
encore
des
hollandais,
avec
3
groupes
de
2
numéros
ou
lettres
qui
font
des
blocs
bien
distincts,
séparés
par
des
tirets.
On
prend
rapidement
l'habitude
de
regarder
les
plaques
des
voitures
que
l'on
croise,
pour
voir
d'où
viennent
les
autres
voyageurs,
que
ce
soit
sur
la
route
ou
en
camping
dans
le
voisinage
de
la
tente.
Les
norvégiens
n'ont
probablement
rien
à
faire
du
14
juillet,
et
c'est
bien
normal!
De
la
même
manière
que
nous
n'avons
rien
à
faire,
nous,
du
17
mai,
jour
de
la
fête
nationale
Norvégienne,
qui
célèbre
l'indépendance
du
pays
acquise
le
17
mai
1814.
La
Norvège
faisait
avant
partie
d'un
état
dano-norvégien,
mais
sous
domination
du
Danemark.
Le
14
janvier
1814,
suite
à
la
chute
de
Napoléon,
la
Paix
de
Kiel
force
le
roi
du
Danemark,
allié
de
l'empereur
français,
à
céder
la
Norvège
à
la
Suède,
dirigée
par
l'ancien
maréchal
de
Napoléon,
Bernadotte
devenu
Charles
XIV
(tout
d'abord
allié
de
Napoléon,
puis
acteur
de
la
sixième
coalition
contre
la
France
en
1813).
Mais
ce
transfert
de
souveraineté
se
heurte
à
un
mouvement
indépendantiste
norvégien,
qui
aboutit
à
l'élaboration
d'une
constitution
le
17
mai
1814:
Christian
Frederik
devient
roi
de
Norvège.
Le
17
mai
reste
aujourd'hui
la
fête
la
plus
populaire
de
Norvège,
célébrée
au
printemps
après
un
rude
hiver.
Les
drapeaux
envahissent
alors
les
rues,
et
tous
les
enfants
défilent
dans
les
rues.
C'est
aussi
un
peu
la
fête
des
enfants
donc.
Il
est
10h
quand
nous
nous
engageons
sur
l'E6
en
direction
de
Mo
i
Rana.
Il
s'agit
d'une
ville
d'apparence
quelconque,
industrielle:
un
port,
des
usines
(fer
et
acier)...
Sa
seule
originalité:
il
paraîtrait
qu'elle
détient
la
première
place
sur
le
podium
norvégien
pour
la
consommation
de
drogue.
Nous
ne
nous
y
arrêtons
pas
et
poursuivons
notre
route
vers
le
cercle
polaire
tout
proche.
Le
paysage,
composé
de
sapins,
de
collines,
de
lacs
et
de
petits
fjords,
devient
plus
montagneux
après
Mo
i
Rana.
La
route
monte,
et
la
végétation
change
au
fur
et
à
mesure:
des
broussailles,
des
arbustes
et
des
bouleaux
prennent
le
dessus.
Nous
arrivons
enfin
au
Cercle
Polaire
(ou
Polarsirkelen
/
Polarsirkel
)
à
12h30.
Nous
sommes
à
670m
d'altitude
selon
Google
Earth.
Il
s'agit
bien
évidemment
du
cercle
arctique,
situé
à
66°33
de
latitude
nord.
C'est
là,
au
milieu
d'un
plateau
inhospitalier
de
neige
et
de
roche,
que
se
trouve
le
centre
du
cercle
polaire.
Le
parking
est
vaste,
car
le
cercle
polaire
constitue,
au
lieu
de
son
croisement
avec
la
route
E6,
un
lieu
hautement
touristique.
A
cette
altitude,
il
n'y
a
pas
beaucoup
d'autres
routes.
Mis
à
part
la
E6,
on
peut
passer
le
cercle
polaire
sur
la
côte
atlantique,
et
plus
exactement
en
pleine
mer,
car
la
route
17
nécessite
d'emprunter
un
ferry
entre
Kilboghamn
et
Jektvik,
ou
encore
à
bord
de
l'Hurtigruten
(depuis
ces
bateaux,
on
peut
voir
le
cercle
polaire
sur
la
côte
symbolisé
par
une
sculpture
représentant
un
globe
terrestre).
Sur
la
carte
711
de
Michelin
en
tout
cas,
il
n'y
a
pas
d'autre
route
tracée
que
ces
deux
là.
Nous
sommes
dans
la
région
montagneuse
de
Saltfjellet
("la
montagne
de
sel"),
qui
détermine
le
parc
national
du
même
nom,
dominée
par
le
glacier
Svartisen.
Il
y
a
peut
être
dans
cette
zone
des
petites
routes
ou
sentiers
de
randonnée
qui
permettent
de
franchir
le
cercle
polaire,
je
ne
sais
pas...
Si
quelqun
le
sait,
où
si
vous
avez
randonné
dans
ce
coin,
contactez
moi!
Plusieurs
petits
monuments
marquent
la
ligne
imaginaire,
avec
à
chaque
fois
un
globe
terrestre
en
mode
"wire"
filaire
à
leur
sommet.
En
prenant
un
petit
sentier,
on
arrive
quelques
pas
plus
loin
à
un
vaste
champ
de
cairns.
Quelques
un,
très
grand
et
bien
solides,
montrent
l'exemple
à
des
centaines
de
petits
assemblages
insignifiants
construits
par
les
touristes.
Il
paraît
que
ça
porte
bonheur
et
qu'on
peut
faire
un
voeux
en
faisant
un
petit
tas
de
pierres.
Le
problème,
c'est
que
les
touristes
sont
nombreux:
beaucoup
de
petits
cairns
s'écroulent
d'eux
même,
ou
doivent
se
faire
renverser
par
les
gens,
si
bien
que
la
durée
de
vie
des
tas
de
pierre
doit
être
bien
limitée;
chacun
fait
son
petit
cairn
à
partir
des
restes
de
celui
de
quelqu'un
d'autre
à
mon
avis.
Dans
ces
conditions,
difficile
de
croire
que
les
voeux
se
réaliseront!
Nous
nous
plions
quand
même
à
la
tradition
et
essayons
de
faire
un
cairn
un
peu
plus
haut
que
les
autres,
qui
ressorte
de
la
masse:
l'oeuvre
est
originale,
mais
son
équilibre
a
l'air
plutôt
précaire.
Au
moment
où
j'écris
ces
lignes,
il
ne
doit
plus
exister
depuis
bien
longtemps
déjà!
A
côté
de
ça,
on
trouve
au
centre
du
cercle
polaire
des
boutiques
de
souvenirs,
snacks
et
compagnie.
On
peut
y
acheter
de
tout
et
n'importe
quoi,
estampillé
de
la
mention
"j'ai
passé
le
cercle
polaire"
pour
essayer
de
donner
un
peu
d'importance
à
des
objets
quelconques:
des
slips,
des
règles,
des
pins
(oui,
ça
existe
toujours
même
si
plus
personne
n'en
porte),
des
tasses...
vous
pouvez
même
faire
établir
un
certificat
de
passage
de
cette
latitude
au
cas
où
ces
quelques
souvenirs
ne
suffiraient
pas
à
convaincre
la
famille
et
les
amis
que
vous
y
étiez
vraiment.
Le
centre
du
cercle
polaire,
ou
comment
gagner
de
l'argent
grâce
à
une
ligne
imaginaire.
Nous
achetons
tout
de
même
quelques
cartes
postales,
qui
porteront
un
timbre
et
un
tampon
spécifique
du
lieu.
et
nous
les
postons
dans
la
boite
aux
lettres
du
centre.
Mais
attention,
il
ne
faut
pas
se
tromper:
il
y
en
a
une
qui
n'est
réservée
que
pour
les
cartes
de
Noël!
Voilà
pour
le
cercle
polaire:
il
y
a
une
dimension
symbolique
à
le
franchir,
mais
le
reste
est
vraiment
très
commercial.
Je
place
quelques
stickers
Skipass
"In
Tartiflette
We
Trust"
sur
les
panneaux
déjà
complètements
recouverts
d'autocollants
divers,
puis
nous
repartons
vers
le
nord.
Le
centre
du
cercle
polaire.
Au
1er
plan:
In
Tartiflette
We
Trust
Au
fond:
le
chemin
des
cairns
Nous
sommes
dans
le
parc
national
Saltfjellet-Svartisen
nasjonalpark
Un
truc
Le
champ
des
petits
cairns,
massés
autour
de
quelques
grands
cairns
Au
premier
plan:
notre
cairn
à
nous!
66°33'N
Le
symbole
du
cercle
polaire
arctique
Attention:
cartes
de
Noël
seulement!
Sinon
le
père
Noël
va
te
gronder
La
boite
aux
lettres
pour
poster
des
cartes
portant
le
tampon
unique
du
polarsirkelen
In
Tartiflette
We
Trust,
mission
accomplie
Nous
arrivons
quelques
Km
plus
loin,
en
descendant
du
plateau
du
cercle
polaire,
à
Lønsdal.
Il
n'est
que
16h30,
mais
nous
trouvons
un
coin
tellement
joli
que
nous
décidons
de
ne
pas
rouler
plus
pour
la
journée
et
d'y
camper.
Un
peu
après
la
route
qui
part,
à
gauche,
vers
le
village,
un
chemin
descend
vers
la
rivière
Lønselva,
en
contrebas.
Là,
nous
trouvons
un
terrain
plat
et
dégagé,
parfait
pour
planter
la
tente.
De
là,
un
sentier
chemine
dans
la
forêt
et
conduit
à
quelques
pas
à
un
pont
qui
enjambe
les
flots
tumultueux
de
la
rivière.
De
l'autre
côté,
la
berge
rocheuse
constitue
un
endroit
idéal
pour
se
reposer
et
lire.
Le
coin
est
génial,
d'autant
plus
que
le
soleil
en
profite
pour
sortir
de
derrière
les
nuages,
et
qu'il
n'y
a
pas
beaucoup
de
monde.
Quelques
touristes
s'arrêtent
également,
mais
ils
ne
sont
pas
nombreux
et
ne
restent
pas:
quelques
photos
du
pont
et
ils
s'en
vont.
Ils
doivent
sûrement
venir
d'un
parking
plus
loin,
vers
le
village,
car
aucun
voiture
ne
s'arrête
sur
la
petite
aire
où
nous
avons
planté
la
tente,
peut
être
parce
qu'elle
n'est
pas
bien
visible
de
la
route
(il
y
a
effectivement
un
parking,
signalé
sur
le
plan).
De
l'autre
côté
du
pont
se
trouve
la
petite
réserve
naturelle
de
Dypen,
ou
Dypen
naturreservat.
Un
panneau
donne
quelques
informations,
à
l'endroit
où
le
sentier
s'enfonce
dans
la
forêt,
mais
il
est
hélas
écrit
en
norvégien
uniquement.
Vous
pouvez
télécharger
ici
un
document
pdf
que
j'ai
trouvé
sur
internet,
et
qui
reproduit
ce
panneau
d'information.
La
fin
de
l'après
midi
s'écoule
dans
un
calme
magique,
et
les
quelques
nuages
restant
se
dissipent
au
fur
et
à
mesure,
pour
ne
laisser
qu'un
ciel
bleu
pur
dans
la
soirée.
Après
manger,
vers
22h,
je
m'aventure
dans
la
réserve
équipé
des
jumelles
et
de
l'appareil
photo:
peut
être
y
a
t-il
des
renards,
ou
même
des
élans
?
Mais
je
n'ai
rien
vu,
et
le
panneau
d'informations
ne
signale
rien
d'autre
que
des
espèces
végétales
et
une
espèce
d'oiseau:
le
rødsjert.
C'est
le
rouge-queue
à
front
blanc
(Phoenicurus
phoenicurus),
assez
peu
commun
en
France:
cette
espèce
se
raréfie,
en
particulier
du
fait
d'une
dure
migration
au
dessus
du
Sahara
et
de
la
Méditérranée
qui
le
confronte
à
la
sécheresse.
J'envisage
d'aller
marcher
un
peu
en
direction
de
l'est,
vers
l'autre
côté
de
la
réserve
(pas
très
grande,
1,5
à
2
Km
de
large
environ),
mais
dès
que
l'on
sort
du
couvert
des
arbres,
on
parvient
à
un
espace
dégagé
très
humide,
un
peu
marécageux.
Ce
11ème
jour
de
voyage
est
donc
court
en
distance
parcourue,
mais
bien
riche:
passage
du
cercle
polaire
(on
franchit
un
cran
symbolique
dans
l'éloignement),
camping
sauvage
dans
un
cadre
magnifique
et
calme...
Nous
nous
endormons
un
peu
impatients
d'être
à
demain,
car
c'est
cette
étape
qui
va
nous
conduire
aux
magnifiques
îles
Lofoten!
Carte
de
la
réserve
de
Dypen.
En
rouge,
l'emplacement
du
campement
Photo
aérienne
-
webatlas.no
Campement
au
bord
de
la
rivière
Lønselva
Tente
montée,
emplacement
réservé!
Sieste
et
lecture
au
bord
de
l'eau
La
rivière
Lønselva
De
l'autre
côté
de
l'eau:
la
réserve
de
Dypen
Vue
vers
le
nord-est
Le
pont
La
rivière
Lønselva
Un
sentier
entre
dans
la
réserve
Une
belle
racine,
dans
la
réserve
naturelle
de
Dypen
Temps
magnifique!
JOUR
SUIVANT