Jour 14 - Mardi 17 juillet - Distance parcourue : 410,5 Km
106 photos

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Nous nous levons tôt ce matin: le ciel n'est pas trop couvert, il faut en profiter pour faire encore un petit tour sur le fjord avant de quitter le camping! Celui ci propose à l'accueil des petits pains tout chauds et vend même du lait: un petit déjeuner parfait après quelques minutes de balades en barque!
Nous quittons le camping de Sandsletta pour nous diriger vers Fiskebøl, d'où part le ferry pour Melbu, sur les Iles Vesterålen. Le long de la route, les corneilles mantelées (Corvus cornix) sont légions. Elles font partie des espèces d'oiseaux que l'on rencontre le plus sur les routes de Norvège, aux côtés des pies, des mouettes et goélands, des huîtriers pies et des sternes.

A Fiskebøl, l'attente pour embarquer risque d'être longue: 4 bus, un énorme camion et deux files de voitures attendent déjà sur le quai. Pourtant, nous montons à peine 5 min après l'arrivée au port: le ferry est grand, et il y a assez de place pour tous les véhicules. Nous quittons les Iles Lofoten plutôt satisfaits: un peu de beau temps, un peu de mauvais temps, un juste équilibre pour découvrir plusieurs aspects de l'archipel.
A bord, dans le "salon" du ferry, les nordiques, minoritaires et noyés dans la foule de Tchèques et d'Italiens provenant des grands bus touristiques, ressortent comme s'ils étaient fluo, tellement ils sont blonds! Chose marrante, je reconnais un groupe de 3 jeunes, italiens ou espagnols, que nous avions déjà croisé à Flåm, dans le petit train pour Myrdal.
Comme d'habitude, ça sent la saucisse grillée dans le bateau. Même sur le pont du ferry, des odeurs de grillpølser remontent par les cheminées! Les gens se massent près du snack, alors qu'il n'est que 10h30: impossible de savoir s'ils prennent leur petit déjeuner ou s'ils entament leur repas de midi en avance!

L'archipel des Vesterålen comprend plusieurs îles: Langøya, Andøya, Hadseløya, la partie ouest de l'île Hinnøya (la plus grande des îles norvégiennes) , ainsi que la partie nord d'Austvågøya. La liaison avec le continent se fait au moyen d'un pont, mais le ferry est le seul moyen de transport entre les Lofoten et les Vesterålen. Les îles s'étendent sur 150 Km, entre Melbu au sud et Andenes au nord. La première chose que l'on remarque, c'est que les Vesterålen sont moins montagneuses que les îles Lofoten: le relief y est plus arrondi, et les plaines sont plus vastes. A 200 Km au nord du cercle polaire (68°N), le soleil ne se couche pas entre le 23 mai et le 23 juillet. Les îles Lofoten et Vesterålen bénéficient d'un climat particulièrement doux malgré leur latitude, du fait de l'influence du courant chaud du Gulf Stream (qui empêche la formation de glace le long des côtes norvégiennes). Par conséquent, la région constitue une espèce de zone de transition entre les espèces végétales thermophiles du sud et les plantes arctiques. L'agriculture semble plus développée qu'aux Lofoten.
Comme le relief est moins irrégulier, le route suit souvent des lignes droites, dans les plaines qui borde le littoral. Les nuages se dissipent au fur et à mesure que nous roulons vers le nord, sur la route 82, et c'est un ciel bleu que nous découvrons en arrivant sur la côte est d'Andøya.

Nous arrivons vers 14h à Andenes, la ville la plus au nord des Vesterålen, tout au bout d'Andøya. Au sud de la ville, une chaîne de montagne forme une rangée de pics évoquant des dents pointues (sommet de Røyken). La ville est assez grande, même si le nombre d'habitants a diminué au cours des dernières décennies: près de 4000 en 1980, 2700 en 2006. On note la présence d'une piste d'atterrissage et un peu partout d'antennes, ce qui s'explique par le fait qu'Andenes héberge une base de l'OTAN depuis 1954. Pour les amateurs de concerts rythmés, chaque année s'y tient un festival de rock, le Rock mot Rus, qui a fêté ses 25 ans en 2007.
Au centre se dresse un grand phare, aux pieds duquel se trouve l'office du tourisme, qui fournit des informations sur les safaris aux baleines réalisables dans le coin. On peut aussi voir une sculpture représentant le terre, belle occasion de photographier les montagnes pointues en arrière plan. Comme souvent, ce sont les mouettes et les goélands par centaines qui sont responsables de l'animation ici!

Nous choisissons de retourner vers le sud en empruntant cette fois-ci la côte ouest de l'île. En écoutant la radio locale, j'ai l'impression que le seul mot que je comprends dans les informations est le mot pølse, mais je dois sûrement mal comprendre et me faire des idées. Pourquoi parleraient-ils de saucisses aux infos ? "Aujourd'hui, un nouveau type de saucisses a été découvert. Il est possible d'en déguster à la station essence ou au Coop. On nous signale par ailleurs que la police vient d'intervenir sur un vol de saucisses, mais rassurez vous les malfaiteurs ont été arrêtés, on va pouvoir manger ce soir..." :)
Nous ne sommes pas déçus de l'itinéraire choisi, puisqu'il s'agit d'un endroit absolument magnifique, bien différent de la côte est qui était un peu fade. La route chemine tantôt en longeant d'imposantes falaises qui se jettent dans une eau incroyablement bleue, tantôt dans des plaines sauvages le long d'un littoral parsemé de petites îles. Le temps magnifique ne gâche pas les choses! Quelques moutons prennent le soleil, au bord de mer, sur un petit îlot entouré d'eau. Même les morts peuvent continuer à profiter du calme et de la beauté du littoral: à un endroit se trouve un petit cimetière, loin de tout, juste au bord de l'eau. Un peu plus loin, nous notons la présence d'un élevage de lamas, bien loin de leur terre d'origine, mais le voyage vaut vraiment le coup! Je note un lieu à explorer pour une prochaine fois: les environs d'Høyvika, qui a l'air d'être un petit coin de paradis au bout du monde.
Quelques photos pour mieux décrire ce coin magique des îles Vesterålen:

Plus loin, la route E10 nous conduit au bord du Gullesfjord, sur l'île de Hinnøya. Nous sommes toujours sur les îles Vesterålen, mais le paysage est ici bien différent de ce que nous avons pu voir avant. Il s'agit d'un magnifique fjord bordé par une végétation abondante et entouré de montagnes enneigées (Husbytinden, Trollfjellet), ce qui nous rappellent les paysages du début du voyage en Norvège. Une bien belle surprise, d'autant plus que je me suis endormi juste avant, et que je n'en crois pas mes yeux lorsque je me réveille! La Norvège est un pays incroyablement beau, aux multiples facettes. Nous faisons face à un cruel dilemme: faut-il planter la tente ici pour profiter de cet endroit de rêve, ou alors poursuivre la route tant qu'il fait beau pour découvrir d'autres paysages ? Nous choisissons la 2eme option!

La route E10 continue vers le sud en longeant l'étroit Innerfjorden, avant d'obliquer vers l'est. Là se trouve un parking, à Kanstad, commune de Lødingen, où nous faisons une petite pause, un peu en hauteur. Je descend à pieds la petite route 837 et parviens à un pont qui enjambe le straumen séparant l'Innefjorden du Kanstadfjorden. De là, la vue vers le sud est très belle, avec le mauve vif d'un champ de lupins sauvages qui colore agréablement la photo que je parviens à prendre après 15 min d'attente, le temps qu'un nuage qui masquait le soleil s'en aille. La précision des images aériennes de www.webatlas.no est telle qu'on devine la couleur des fleurs sur l'image!

Kanstad et le Kanstadfjorden au fond

Localisation - Photo aérienne webatlas.no - On devine la couleur des champs de fleurs, incroyable!

La route nous conduit ensuite le long de la côte est de l'île de Hinnøya, en longeant cette fois en direction du nord le détroit appelé Tjeldsundet, qui sépare l'île du continent. Le ciel est parfaitement dégagé, si bien que l'on peut voir, derrière l'île très montagneuse de Tjeldøya, d'autres massifs au sud-est, sur le continent: la chaîne de Valletindan, Huglehornet, Blomholatinden, et même, à 40 Km de là, le pic que j'ai identifié comme étant Stetind (1392m, élue "montagne nationale") sur Google Earth, grâce à sa forme très particulière, à pic, étroite, mais de forme carrée avec le sommet plat (on en a une belle vue depuis le Tysfjord ou le Stefjord, à voir dans un prochain voyage). Nous arrivons ainsi au pont de Tjeldsund: 1007 m de long, 30 mois de travaux, 120 000 sacs de ciment et 1200 tonnes d'acier qui nous permettent de rejoindre le continent.

Nous nous arrêtons dans un camping situé juste aux pieds du pont, côté continental. L'accueil n'est pas des plus chaleureux, mais l'emplacement est génial: nous plaçons la tente à deux pas de l'eau, au bord d'une petite plage, et le soleil, encore bien haut, nous fait face! La douche est gratuite, et le camping dispose même d'un sauna, mais qui ne fonctionne pas ce jour là. Seul inconvénient: un peu de vent, et les bonnes odeurs qui nous assaillent de toutes parts: certains font des crêpes, d'autres des barbecues. Nous faisons un petit saut à la ville la plus proche, Evenskjær ou Evenskjer (commune de Skånland) à 5 Km au sud, où nous trouvons un supermarché ouvert malgré l'heure tardive (presque 21h). Il faut savoir qu'en Norvège, les supermarchés (Rema 1000, Coop, Bunnpris et autres) sont ouverts jusqu'à très tard: 22h ou 23h pendant l'été. Les horaires d'ouverture, chose très pratique, sont toujours indiqués en grand (avec les horaires d'hiver entre parenthèses, saison où la fermeture se fait plus tôt). Et voilà, nous sommes équipés d'un nouveau barbecue jetable et de quelques grillades, l'idéal pour profiter d'une magnifique soirée ensoleillée dans un paysage de rêve!!
Comme vous pouvez le voir sur les photos, il fait encore bien jour à 22h30, et le soleil ne se couche pas du tout à cette latitude! Cependant, je n'ai jamais réussi à photographier le soleil de minuit au cours du voyage, car je dormais toujours à cette heure là et je n'ai jamais trouvé la force de me relever pour quitter la chaleur de la tente :) Dans ce cas précis, le bruit des vagues constitue en plus une excellente berceuse pour entamer une bonne nuit de sommeil après une longue journée de voyage!

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